Alice au pays des ratés...

Publié le par Michael Kuntz

ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
Film américain de Tim Burton
Fantastique - couleur/3D
Durée: 1h49
Année: 2010 

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Alice est une petite tête à claque, c'est bien connu. Faire le même rêve pendant 13 ans et emmerder le monde, voilà de quoi vouloir lui flanquer une petite pichnette sur le front ou lui marteler les fesses à coup de fouet. 

Chez Tim Burton, c'est encore pire que ça, elle est agaçante, frustrante, occupant l'écran avec sa naïveté de petite fille bourge qui déteste la noblesse mais qui rêve d'un monde rempli de couleurs et de fantasmes inaccessibles. 

Chez Tim Burton, Alice ressemble à une malade atteinte du cancer en phase terminale, visage blanc couleur poudre de lessive ajax, elle fait des pieds et des mains pour se plonger dans son rêve, sans doute pour oublier sa vie ratée. 

Les premières minutes sont remplies d'un humour usé jusqu'à la moelle, un univers so british déjà dépassé par 1 500 000 autres films. Noblesse contre valeurs traditionelles, vu, revu, corrigé et re-corrigé. Aucun intérêt donc, à part celui de démontrer ipso facto que le film vante les mérites d'un monde imaginaire contraire en tout point à la réalité. 

J'ai vu mieux en matière de métaphore. 

Ceci étant, passons sur ce point qui aurait pu n'être qu'un petit bémol habituel au cinéma ne véhiculant qu'une image tronquée de l'amérique puritaine. Pas de quoi fouetter un chat, si le reste est à la hauteur. 

Hélas, le bas blesse une nouvelle fois. Le scénario est écrit sur trois lignes, reprenant, pastichant même, l'univers de Lewis Caroll avec ignominie. Quid de l'imaginaire ? Il ne reste qu'un bric-à-brac d'effets spéciaux décortiqués jusqu'à l'os, épuisés, poussés jusqu'à la surenchère. 

Preuve en est avec une scène finale atroce, Alice chevauchant son armure et son épée magique affrontant un dragon qui crache du feu rose. La 3D renvoyant alors à Soul Calibur, jeu vidéo de combat à l'arme sortit jadis sur Dreamcast. 

Une scène ignoble durant laquelle les improbabilités, les incohérences, s'enchaînent avec une certaine efficacité. 

Comment la tête d'un dragon peut rebondir sur des escaliers en colimasson sans décoller de ceux-ci ? La tête suit le parcours idéal, arriver aux pieds de la gentille soeur reprenant son trône devant une reine abasourdie. 

D'un kitch osé, étonnemment accepté et bêtement montré. 

Qui plus est, l'ensemble du film joue sur le désavoeu d'un Tim Burton fatigué, manquant cruellement d'audace et d'idée, et même ici, de talent. 

La mécanique Burtonienne est rouillée, vidée de tout son intéret à force de vouloir reproduire à l'identique, le même schéma depuis trop longtemps; 

Alice a connu autant d'autres versions bien meilleures, à commencer par celle de Disney. Malgré une volonté de coller à l'univers de Caroll, le cinéaste oublie de s'en détacher et d'aposer un vrai regard. 

Même Johnnie Depp ne semble pas à son aise, obliger d'en faire des tonnes pour impressionner le spectateur. Ridicule tout du long, il n'esquisse même pas le sourire. 

Tout semble artificiel, manipulateur. Il ne reste qu'une succession de belles images avec un grand creux au milieu. 

 

Ma note: 0/5

Publié dans Cinéma

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