Coeur artificiel...

Publié le par Michael Kuntz

THE GOOD HEART 
Film islando-américain de Dagur Kari
Drame - Couleur
Durée: 1h35
Année: 2010


http://www.ioncinema.com/old/images/user/news_4421_user_21205. 

Dagur Kari est d'ores et déjà rentré dans l'histoire. Plusieurs raisons à cela, d'abord parce qu'il est islandais, et qu'il a donc la chance (ou la malchance c'est selon) d'appartenir à une terre insulaire qui n'est pas réputée pour sa forte production cinématographique. 
Alors, réussir à faire du cinéma est déjà un premier exploit. Le second se situe au niveau de la qualité de son cinéma. 

Que ce soit "Noi Albinoi" ou plus récemment "Dark Horse" il va s'en dire que Dagur Kari possède un vrai univers, à mi-chemin entre les rêves et la réalité. 

Un bric-à-brac plaisant, une inventivité exacerbée, un onirisme certain pour un résultat détonnant de complexité et de légèreté. 

Kari est aussi entré dans l'histoire pour avoir su franchir les portes d'Hollywood. Peu d'islandais ont réussi ce troisième exploit. 

"The Good Heart" est la manifestation de cette réussite, du moins dans son entreprise, car d'un point de vue cinématographique, le film frôle le raté. 

Je dis frôle car il ne faut pas exagérer, Dagur Kari réussit plusieurs moments dans le film. Quelques belles séquences, notamment lorsqu'elles sont ponctuées d'humour absurde, fief de l'art Karien depuis ses débuts. 

J'ai adoré par exemple les scènes avec le canard. Surréalistes au possible, totalement hors propos, et c'est ça qui marche. 

Le sujet est grave, trop grave peut-être pour un cinéaste optimiste. Kari, à part à de rares exceptions, perd son humour et donc - sa distance - sur le thème. 

Ce dernier, d'ailleurs, n'est pas sans rappeler un certain "7 Vies" de Gabriele Muccino. Surtout l'idée finale, qui apporte sans vraie surprise, un soupçon d'humanité et d'espoir. Mais la démarche est assez laborieuse, surtout au niveau de l'écriture. 

C'est là le principal problème du film, à mon avis. La mise en scène étant nettement supérieure à la narration, le cinéaste patauge dans l'envie de sortir toutes ses tripes, hélas flanqué d'une tare scénaristique qu'il n'arrive presque jamais à traiter avec brio. 

Reste un film qui se laisse voir, une seule fois sans doute. Car la seconde vision laisserait encore davantage de frustration, révèlerait plus en amorce encore la succession de (petits) défauts qui gâchent une oeuvre qui aurait méritée un traitement plus complet et plus abouti. 

Kari déçoit plus qu'il n'enchante pour son passage outre-atlantique. Gageons qu'il s'agisse d'une unique vaine tentative de convaincre et souhaitons lui prompt rétablissement, ici ou ailleurs, pour qu'il recouvre sa superbe. 

Ma note: 1/5 

Publié dans Cinéma

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