Songes...

Publié le par Michael Kuntz

La Porte - par Michael Kuntz

 

 Je suis devant une porte fermée. Une grande porte blanche dont la seule ouverture se trouve au niveau de la serrure. Aucune clé n’obstrue le petit trou, je peux m’y approcher et y glisser mon œil pour observer l’autre côté. Je ne distingue pas grand chose, à peine quelques mouvements, un halo de lumière et la perspective d’un monde gigantesque derrière.

 

J’essaye d’ouvrir la porte, passer de l’autre côté mais celle-ci reste bloquée. Je force un peu, peut-être est-elle juste un peu délicate à ouvrir, mais non, impossible.

 

Après plusieurs tentatives infructueuses, je préfère m’agenouiller devant la serrure, j’essaye de comprendre la vie qui se dessine derrière l’œilleton à partir des bribes d’images que je devine, je me plonge dans un rêve en étant semi-conscient. (...)

 

(...) Je marche de longues heures et je retrouve le lieu. Un checkpoint pour rester en vie. Je m’agenouille, me lave le visage et avale une gorgée d’eau.

 

Je respire un grand coup et je pose mon regard sur l’horizon gigantesque qui se dresse devant moi. Il fait chaud, je n’entends que le silence, bourdonnant à mes oreilles, atteignant par effet d’ultrasons mes tympans. Le silence fait mal, je n’ai jamais ressenti ça avant. Je me demande ou je suis.

 

Après m’être abreuvé, sentant mon énergie revenir au sommet, j’arpente l’immense colline qui jouxte l’oasis. Je ne sais pas ce qui se trouve derrière, j’espère ne pas être déçu.

 

Il me faut une bonne demi-heure pour grimper, je suis pieds nus et pas vraiment grand sportif, j’ai le ventre lourd car ma gorgée d’eau potable avalée un peu plus tôt a finalement été plus importante que prévue.


Je suis en sueur, éprouvé par la chaleur et l’effort, mais je suis au sommet. J’essuie mon visage balayé par le sable de la colline, soulevé par le vent (...)

 

Je prends le temps de souffler, l’air frais se fait rare et il fait de plus en plus chaud. Le silence reste mon seul compagnon, je n’ai pas d’autre solution que de lui parler.


 Il ne me répond pas franchement, il me laisse me débrouiller, debout devant cette maudite porte.

Je fais marche arrière, une nouvelle fois.


 Je poursuis ma quête en essayant de comprendre ou je suis, je marche de longues heures durant et retombe sur l’oasis. Je n’ai pas grimpé de colline, ce n’est sans doute pas la même.

 Mais, avant de me pencher pour me laver le visage, je devine mon reflet dans l’eau. Il est resté imprégné de mon passage précédent. (...) 

***

 

*** Extraits de mon recueil de nouvelles regard(s) - récits et nouvelles, à paraître prochainement aux éditions Lulu. 


Publié dans Littérature

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A
<br /> Très mystérieux. Très intéressant. On a envie d'en savoir plus.<br /> Bravo !<br /> <br /> <br />
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